3 questions à... Dominique Cuvillier

Aujourd'hui, pourquoi ne peut-on plus construire une collection sans prendre en compte les nouveaux comportements de consommation ? 

D.C : Le style est évidemment capital quand on parle de mode, mais il ne suffit plus. Les individus attendent des expériences, des histoires, des usages... qui font écho à leur sensibilité de consommateur informé, pour ne pas dire surinformé, et dont le niveau d'exigence croît. Ils ont le choix, un choix illimité, et entendent assumer leur rôle d'arbitre. Donc, comprendre les tendances sociologiques, saisir les signaux faibles, sont des armes pour nourrir la stratégie marketing, développer une narration de marque plus riche qui parle le langage de son époque. 

Une TPE doit-elle se sentir concernée par l'évolution des courants sociologiques ? 

D.C : Dans un environnement concurrentiel toujours vigoureux, aucune entreprise, quelle que soit sa taille, ne peut ignorer les mouvement sociétaux. S'imprégner de l'air du temps permet de prendre de l'avance sur ses concurrents, mais aussi de pouvoir se différencier, se réinventer, de trouver des ressources pour mieux stimuler sa créativité. 

En qualité de "captologue", quelle est votre perception de la French Touch ? 

D.C : Nous avons le défaut épouvantable de nous flageller, de nous enfermer dans un nationalisme improductif et de regretter un illusoire d'âge d'or, au lieu de tirer profit de notre formidable culture, d'un pays qui attire le plus grand nombre de visiteurs au monde ! La French Touch n'a de sens que si elle porte un message universel, une alchimie exceptionnelle composée d'intelligence, d'élégance et de fantaisie contenue. Pas d'esbroufe, mais du panache ! Voilà comme j'aime le style français et voilà comment le rêvent beaucoup d'étrangers. 

Retrouvez Dominique Cuvillier sur son blog LE CAPTOLOGUE

Découvrez son livre "Capter les tendances" sur notre librairie