La coupe du cuir en maroquinerie - 1/3

Un bon coupeur est un atout essentiel dans une entreprise, la matière représentant environ 40% du coût de l’article et la coupe 20% du temps de fabrication, il devra donc optimiser son travail des cuirs.

Nous vous proposons dans une série de 3 articles de rappeler les particularités de la matière cuir, le rôle des coupeurs, les process de détection des défauts et de placement des pièces. Ce mois-ci, le principe de la coupe et les différentes parties d'une peau.

LE PRINCIPE DE LA COUPE DU CUIR EN MAROQUINERIE

Le principe de la coupe reste quelque chose de relativement simple :

• Repérer les défauts
• Placer les pièces
• Couper

Néanmoins, si nous y regardons de plus près, nous pouvons nous apercevoir que la coupe recèle une multitude de spécificités qui, liées les unes aux autres, constituent les rouages complexes d’une mécanique de grande précision. Pour pouvoir aborder le mieux possible la technique de la coupe du cuir en maroquinerie, il faut tout d’abord étudier les spécificités du matériau à couper : le cuir.

Le cuir, matériau noble utilisé pour la réalisation d’articles de maroquinerie est par nature une peau d’une structure hétérogène. Cette donnée d’entrée ne facilite pas sa « lecture » pour un coupeur, voulant en extraire des pièces uniformes et régulières. Il doit "jongler" en permanence avec les différentes forces et faiblesses de ce matériau complexe. Tel un topographe, il doit connaître sa surface, ses reliefs, sa structure, ses contours et même ses déformations.

LA SURFACE DU CUIR ET SES ZONES DE QUALITÉS

Afin de démarrer sur de bonnes bases, il est essentiel de bien distinguer les différentes parties d’une peau. Le cuir est découpé de manière schématique en plusieurs zones. Cette découpe s’appelle le crouponnage. Distinguons trois zones principales qui servent à travailler la peau

• Le croupon : partie de la peau qui recouvre le dos de l’animal et la croupe, appelée culée. Elle se trouve délimitée par les extrémités des aines et la première ride du cou.
• Le collet : partie de la peau qui recouvre la tête, le cou, et les épaules de l’animal.
• Les flancs : parties de la peau qui recouvrent le ventre de l’animal et sont divisées en deux, lors de la parfente, au cours de l’opération de dépouille.

Connaître les différentes parties d’une peau ne sert à rien pour un coupeur s’il ne les associe pas à une notion qualitative. Globalement, les parties les plus belles d’une peau et les plus recherchées se trouvent à l’intersection des droites passant par les pattes de l’animal.

Dans un prochain article, vous pourrez retrouver les particularités de la matière cuir (déformations, reliefs, défauts externes, etc.) et le plan de coupe à mettre en place.